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La Fève, un vent d’air frais sur le rap français

L’année 2021 a été riche en productions musicales, que ce soit les grosses têtes d’affiche comme Lacrim ou Maes qui nous ont pondu des projets intéressant.

2021, ça a aussi été l’année des révélations. Et la Fève, un jeune rookie originaire de Fontenay-sous-Bois s’y place en tant que figure de proue.

La « New wave », ça vous dis quelque chose ? Ce petit groupe d’artiste, comprenant des beatmakers, des rappeurs, des réalisateurs de clip… et bien, parmi eux se trouve le rappeur auquel on s’intéresse. Une coupe afro datant de l’époque des Jackson 5, une moustache bien fournie et une paire de lunettes de soleil, découvrez la Fève !

La Fève, naissance d’un rappeur

Comme beaucoup de rappeur avant lui, La Fève a fait ses débuts sur Soundcloud, plateforme connue pour avoir lancé de grands noms de la scène hip-hop comme XXXTentacion ou encore Lil Uzi vert. Pour ce qui est de la scène francophone, peu de rappeur l’utilise pour promouvoir leurs sons. Ce qui complique la tâche de ce qu’on appelle les « diggers de Soundcloud » de trouver la future pépite qui va retourner le rap game.
La Fève, lui, a plutôt utilisé la plateforme comme un terrain d’essai, où il a perfectionné son style. De là est né ce qu’il appelle lui-même « la musique de nuit ». Un nom qui veut tout dire, le rappeur trouve son inspiration lorsque le soleil est couché, et que ses seuls compagnons sont le silence et l’obscurité.

Cette « musique de nuit » l’aidera à créer ses premiers projets, le premier « Misanthrope » qui contient des textes plutôt nerveux et rapides, et surtout la trilogie « Nocturne » qui elle nous montre un artiste plus non-chaland avec des mesures plus calme. On peut alors se demander ce qui lui est arrivé entre ces deux phases, l’anecdote est pour le moins surprenante : lorsqu’il enregistrait, ses voisins étaient gênés par le bruit, ce qui l’a forcé a rapper plus doucement avec cet air posé qui lui est maintenant propre.

Le rappeur est donc lancé, il a trouvé son style, il a déjà plusieurs projets à son actif, ce qu’il lui manque, c’est un plus grand impact dans le monde du rap.

 

Découvre aussi : Beatmaker : Lumière sur ce métier de l’ombre.

Kolaf, la pièce manquante du puzzle

25 septembre 2020, la Fève sort l’EP « Kolaf » en collaboration avec le beatmaker Kosei. « J’avais écouté le projet de Khali ( « Palmer Wild Story » ) et j’avais vraiment kiffé les prods. J’ai vraiment l’impression que le ciel me l’a envoyé » explique-t-il.

Les deux artistes se sont donc connectés et ont sorti le projet qui révélera la Fève au grand public. L’EP propose des sonorités plus modernes avec une alchimie marquante des deux collaborateurs, donnant vie a de véritable bangers.

« Kolaf » fera donc pas moins de 430 000 streams sur Spotify après moins d’un mois d’exploitation. Et en septembre dernier, soit un an après sa sortie, la collaboration La Fève x Kosei explosera les compteurs avec 4 millions d’écoutes. Sans compter qu’avec ce projet, il se fera connaître dans le « Twitter rap », notamment par le média 1863, connu pour repérer les artistes encore peu reconnu, ce qui lui donnera une visibilité encore plus grande.

C’est à partir de là que le rappeur va entrer dans ce que certains appellent la « new wave ». Un petit groupe d’artistes qui font tous peu a peu parler d’eux. Leur atout ? Tous portent plusieurs casquettes, de beatmaker à réalisateur en passant par la case obligatoire de rappeur.

Parmi ces artistes, on peut retrouver khali, chanceko, J9ueve, 99, kosei, malo, sonbest ou DMS. « Ce qui fait leur force, c’est qu’ils ont la chance d’avoir compris que le rap a besoin de cet effet de famille » explique Aly Kane, co-fondateur du groupe Timtimol dans une interview donnée à Raplume.

La Fève fait aussi partie d’un collectif qui s’appelle La Walone composé de plusieurs rappeurs, ceux-ci sont souvent affiliés à cette « new wave »

ERRR, le vomi qui fait parler

Fin 2021, La Fève annonce la sortie de son dernier album, « ERRR ». Et la mentalité du rappeur parisien est simple, prouver que « Kolaf » n’est pas un coup de chance. Aux Inrocks, il affirmait : « On a fait de gros chiffres sur « Kolaf », mais je ne peux même pas visualiser le nombre de personnes que ça représente. Après, pour te parler succès, ce n’est pas que je n’aime pas ma musique, mais je pourrais te dire que les gens, ils abusent. (…) J’ai bien aimé « Kolaf », mais je trouve ce succès injustifié et je vais essayer de le justifier ».

Le projet se découpe en 18 morceaux, tous d’une durée d’une minute ou 3, mais pas plus. Les couplets sont rapide, efficaces. Les idées sont claires et il ne perd pas son temps sur des phrases trop longues. Mais ne vous fiez pas à la longueur des sons ni au temps d’écoute total de l’album, ce n’est en aucun cas un gage de qualité !

Pour ce qui est du fond, le rappeur ne cache pas ses inspirations anglophones, comme Kany West par exemple, rappeur auquel il consacre même un morceau entier.

Reste à savoir si « ERRR » est le dernier long-format de l’artiste ou s’il désire continuer ce genre de production. Une décision qui ne semble pas encore prise puisque dans l’entretien avec nos confrères des Inrocks, il déclare « Je pense que ce sera le seul grand format de ma carrière, où je vais montrer toute ma palette ». En tout cas, La Fève est bien parti pour continuer à briller avec les plus grands.

Yohan

Yohan

Rédacteur chez Secteurap

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