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Publié le 20 février par Loris
Jeune peintre de 18 ans, ArtEmile fait partie de cette génération dorée pleine d’inspiration. Il a accepté de lever le voile sur les coulisses de ses œuvres et de son processus de création. Entretien avec le fils spirituel de Claude Monet et Fifou, qui ne rêve que d’une chose : faire sa première exposition mêlant sa peinture au rap.
ArtEmile qui es-tu et que fais-tu ?
Je m’appelle Emile Humbert, j’ai 18 ans et je suis en première année à la faculté d’art plastique de Strasbourg. Mon travail de peintre est axé sur la peinture urbaine en reprenant le portrait de rappeurs français et des covers d’album en rajoutant toujours mon grain de sel.
Tu ne dévoiles jamais ton visage, pourquoi ?
On me pose souvent cette question sur les réseaux sociaux. Ma démarche, c’est de laisser parler mon art, pas ma tête. Et à mon avis quand tu vois le visage de quelqu’un, tu es tout de suite influencé. Mon anonymat attire plus la curiosité, crée une sorte de personnage, et je suis facilement identifiable. Vu que je poste mes photos sans tête, les gens peuvent dire « Ah ouais je le connais, c’est le mec sans tête » donc d’un point de vue marketing, ça peut m’aider à faire connaître mon Art.
Quand est ce que tu as commencé la peinture ? Avec quel type de peinture travaillez-vous ?
Je suis née avec la peinture. La peinture est venue très vite, j’ai commencé par le dessin et je n’ai jamais arrêté. Au début, je faisais de l’acrylique et depuis 1 an et demi, j’ai commencé la peinture à l’huile. L’acrylique est une peinture très moderne qui est arrivée dans les années 1950 créée à base de plastique et qui sèche en une dizaine de minutes. Tandis que la peinture à l’huile, ce sont des pigments qui sont mélangés avec de l’huile de lin et le temps de séchage est beaucoup plus long. L’avantage, c’est que tu peux toujours modifier ton œuvre tellement le séchage est long alors que l’acrylique, une fois que c’est sec, c’est mort, tu peux plus modifier.
Quelles sont tes influences dans ta manière de peindre ?
J’aime m’inspirer des comptes d’art sur les réseaux sociaux. Sinon, je dirai que ma peinture se rapproche de celle de Claude Monet, c’est assez abstrait ce qu’il faisait en utilisant des grands traits, je travaille un peu comme lui, à l’huile avec des assez grosses touches. Dans un style plus contemporain, mes œuvres ressemblent un peu à celles de Philippe Pasqua. Je vais dans les musées, des galeries contemporaines, mais honnêtement, je me fous un peu de l’artiste, je regarde les œuvres moi, c’est ça qui me parle.
Au-delà de la peinture, je m’inspire des photographes pour faire mes tableaux. Je suis fan de Fifou, un photographe français de rappeurs, je trouve qu’il a une belle vision des choses. J’aime le message qu’il essaie de transmettre dans toutes ces photos. C’est vraiment lui mon inspiration !
Pourquoi allier la peinture au rap ?
Au départ, je dessinais un peu de tout. J’ai eu un déclic, pourquoi ne pas dessiner des portraits d’artistes que j’aime bien. C’est là que j’ai dessiné un portrait de PNL, mes rappeurs préférés. Je l’ai montré à mes potes, il a eu un certain succès sur Twitter et je me suis décidé à continuer de mêler mon art avec le rap, mes deux passions.
Comment tu définirais ton art ?
Ah ! Question abstraite, c’est difficile de répondre. J’aime beaucoup retranscrire la texture et le mouvement du personnage. En gros, je mets beaucoup de couches de peinture pour que ça donne un effet très spécial. J’essaie toujours de faire de grands gestes sur des fonds souvent abstraits pour faire ressortir le sujet principal. Honnêtement, c’est difficile de répondre, je fais ce qu’il me passe par la tête et je ne réfléchis pas.
Quel tableau t’a pris le plus de temps ?
Je pense que c’est ma dernière toile. Ça fait trois semaines que je suis tous les jours dessus, je galère (ajoute-t-il en riant). Plus les jours passent et plus j’essaie de la perfectionner. J’essaie de représenter la cover de l’album de Dinos, « Stamina ». En vérité, je l’ai commencé il y a un an, mais j’ai abandonné, car j’ai fait une erreur irrattrapable (rires). Je suis revenu dessus sur un plus grand format, c’est du 1 mètre par 1 mètre. J’ai mis énormément de temps à comprendre comment bien réaliser son visage, et ça y est, je l’ai enfin finie ! C’est une cover d’album où il y a deux personnages avec beaucoup de jeu de lumières, c’est pour cela que ça m’a donné plus de fil à retordre.
Et ton préféré ?
J’avoue que même si je ne suis pas le plus grand fan de Gazo, je dirai que le tableau que j’ai fait sur lui est mon préféré. C’est un style particulier comme toile, elle se différencie des autres. C’est une peinture très abstraite, surtout quand tu regardes de près, tu ne reconnais pas forcément alors que quand tu t’éloignes, tu reconnais vraiment le portrait du rappeur. Puis la toile dégage quelque chose de puissant, j’aime trop l’attitude du rappeur un peu « bling-bling », ça le caractérise bien.
As-tu des artistes que tu n’as pas peints que t’aimerais peindre ?
Je suis plein d’inspiration ! J’aimerais bientôt faire « Cyborg » de Nekfeu, la pochette d’album est différente de ce que j’ai l’habitude de faire. Sinon pourquoi pas « Une main lave l’autre » d’Alpha Wann qui est sans doute un du plus bel album du rap français.
As-tu déjà eu des retours de certains artistes ?
Ouais ! Ça, c’est cool ! Dinos, Sch et Damso ont tous aimé, Gazo a retweeté et son directeur artistique fait le forcing pour que je leur donne la toile. Je vais sûrement les rencontrer dans leur studio, ça va être stylé ! Seth Gueko me parle souvent alors que je ne l’ai même pas peint, il aimerait que je lui fasse un tableau, il est vraiment cool. Ça me donne envie de continuer en voyant que tous ces artistes me donnent de la force et de la reconnaissance dans mon travail.
À quoi ressemble ton atelier ?
Waouh ! C’est une galère pas possible (rires). Avant, j’habitais chez mes parents, j’avais ma chambre qui était grande, j’avais de la place pour peindre, mais là, ils ont déménagé et je me suis retrouvé dans un 20m² avec toutes mes affaires, c’est compliqué. Autant vous dire que je suis en colocation avec mon chevalet, il prend toute la place. L’appartement ressemble plus à rien, mon atelier, c’est à la fois ma cuisine, mon salon, ma chambre, fin bref, c’est mon appart étudiant quoi !
Pourquoi tu poses à côté de tes tableaux ?
Depuis que je pose à côté de mes toiles, les gens se rendent compte de la taille de la peinture. C’est plus impressionnant, j’ai plus de retours depuis que je fais ça. En plus, ça fait un petit style, j’essaie de m’habiller en accord avec les toiles, c’est quelque chose de nouveau. Maintenant, j’allie la peinture, le rap et la mode. Les gens me demandent des fois la marque de mes chaussures, la référence de mon pantalon. Ça m’apporte de la visibilité !
C’est quoi l’actu d’ArtEmile ?
J’ai un gros projet en tête. Je veux faire une exposition sur Paris. Depuis quelques mois, j’essaie de faire des demandes de partenariat un peu de partout. Je pense que ça devrait se faire d’ici le mois de mai ou juin. C’est un rêve de faire la première exposition de peinture et rap. Je pourrais enfin pouvoir montrer aux gens qui me suivent depuis longtemps mon travail. Partager un tableau à travers un écran, c’est autre chose que de le montrer lors d’une exposition. J’espère pouvoir réaliser mon rêve…
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