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Crédit photos : La Prod : Sulee B Wax
Lorsque vous écoutez un morceau de musique, qu’est ce qui vous fait bouger la tête ? Pour la plupart, la réponse sera l’instru de ce morceau. Mais est ce que vous connaissez le nom de celui qui a fait cette instru ? C’est un des plus gros problème dans le monde du rap français, les beatmakers n’ont pas la lumière qu’ils méritent.
« C’est nous qui amenons le mood à l’artiste la plupart du temps », sur ce sujet-là YayaonTheTrack, beatmaker, est catégorique, ceux qui crée les prod ont un plus grand impact sur le morceau que celui qui pose dessus. « Ceux qui te font bouger la tête, c’est nous ! » S’exclame-t-il.
« Le beatmaker en général est à la base du morceau (…) il propose un produit non fini, brut, qui est ensuite terminé par le travail d’un artiste auteur-interprète ». Explique Keskia, beatmaker depuis 2017. Dans une interview pour Melty, DJ Hamida explique sa pensée : « Pour moi, 90 % de la réussite d’un projet dépend du beatmaker… Donc pour répondre à ta question, selon moi, non, le travail du beatmaker n’est pas reconnu à sa juste valeur ».
Si on prend en compte tous ces paramètres, le beatmaker devrait avoir une renommée bien plus importante que celle d’aujourd’hui. Comme c’est le cas aux États-Unis. Là-bas, les beatmakers ont un réel impact sur le rap. Comme par exemple Metro Boomin, ou même DJ Esco, qui est aussi le beatmaker de Future. Pour l’anecdote, il a tout de même produit en intégralité la mixtape « 56 night » de son ami sans que ce dernier ne soit au courant. Le projet est maintenant considéré comme un classique de la trap américaine. Quand on vous dit que les beatmakers sont important !
Mais Damso et son équipe ont vite rassuré le public par rapport à cette dernière théorie. Dans le troisième épisode de Thevie Radio, réunissant Damso, son manager Ritchie, Orelsan, Skread et Gazo. La photo avait fait espérer les auditeurs des trois mondes, mais le manager du rappeur belge a annoncé une tout autre nouvelle, le feat avec « Gazo ». Espérons seulement que cette collaboration n’ait aucun lien avec la fameuse date du « 30 mai 2025 »
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Malheureusement, certains rappeurs ne sont pas de cet avis. Le monde du rap français manque cruellement de reconnaissance pour ceux qui compose leurs sons. Que ce soit seulement pour créditer le nom du beatmaker, ou même pour payer le travail, certains font leur difficile ! « Le premier manque de respect, c’est de ne pas payer le prod, raconte Yaya, il m’est déjà arrivé de retarder la sortie d’un projet de 4 mois, car j’ai eu ce genre de problème ». Car il ne faut pas oublier que tout travail mérite salaire, car certains rappeurs, garantissent une mise en lumière et une grande visibilité en guise de paiement. Preuve encore du manque de respect total que ces derniers ont envers leurs compatriotes.
Autre problème encore « Les premiers gens à descendre les beatmakers, c’est les beatmakers eux-même, nous explique Yaya, certains artistes sont prêt à tout pour qu’un rappeur utilise leur prod ». Alors ils n’hésite pas à rendre leur instru gratuite. Et les rappeurs « n’hésite pas à abuser de ce manque d’expertise pour gratter à plein de petits beatmakers » les habituant à tout avoir gratuit. Alors imaginez le scandale qu’ils peuvent faire en apprenant que des prod peuvent être payantes !
Et pour sortir le rap français de cette situation, il n’y a qu’une solution : « Les beatmakers doivent tout faire pour forcer la reconnaissance, argumente Yaya, ce sont eux qui doivent faire le premier pas ». Ce qui pourrait aider, ce serait de créditer le beatmaker pendant la promo du son qu’ils ont produit, « C’est une reconnaissance de nous mentionner » appuie-t-il.
Autre moyen, mais plus compliqué à réaliser, c’est de déclarer le Beatmaker producteur du titre, ce qui le mettrait presque au même titre que le rappeur. Mais cela nécessite une certaine notoriété et beaucoup d’expérience. Le métier est donc loin d’atteindre la reconnaissance qu’il mérite, mais est tout de même sur la bonne voie, de plus en plus d’artiste émergent crédite et encense leur beatmaker comme Gazo avec Flem, ou encore La Fève qui a même sorti un projet en collaboration avec Kosei.